45 parcelles témoins servent de lieu d'observation en temps réel. Chacun des guetteurs est àl'affût des symptômes des maladies. En final, le vigneron décide s'il doit traiter ou non

Les rendez-vous de l'université sur lie, organisés par le musée du vignoble nantais, se sont arrêtés chez Philippe Marchais, vigneron au domaine de la Bronnière, au Loroux-Bottereau. Nadège Brochard-Mémain, conseillère viticole à la chambre d'agriculture, a présenté le bilan de treize années d'expériences du réseau Ariane.

Né en 1996, le réseau Ariane représente aujourd'hui 156 vignerons adhérents et plus de 3 500 hectares couverts. « Environ le quart de la surface de nos trois appellations : Sèvre et Maine, coteaux de la Loire et Grand lieu, explique Nadège Brochard. A l'image du monde médical, nous avons organisé un réseau sentinelle, en transformant le vigneron en guetteur. »

Le vignoble nantais est maillé par la mise en place de sept stations météorologiques automatisées. « Nous avons étudié et modélisé nos prévisions météo pour chacune des communes du Vignoble » ajoute-t-elle. L'objectif est de traiter les maladies au bon moment et diminuer le passage des pulvérisateurs dans les vignes.

« C'est l'efficacité et la rentabilité optimum », précise Philippe Marchais, vigneron, il y a plus de 45 parcelles témoins qui servent de lieu d'observation en temps réel. Chacun des guetteurs observe, au quotidien, les premiers symptômes des maladies ou les attaques de bactérien. Si  le tracteur n'a plus de secret pour le vigneron, le maniement de la loupe pour chercher les œufs de ponte des insectes ravageurs est plus récent.

«Certains d'entre eux m'étonnent par la justesse de l'observation, confie Nadège Brochard-Mémain. Pour d'autres, nous devons les rassurer et pondérer la réaction et l'analyse. » En pleine floraison ou en excès de vigueur, la vigne est particulièrement sensible aux attaques.

« Nous informons immédiatement Nadège de notre constat, indique Olivier Beaumard, lui aussi vigneron au Loroux-Bottereau. En rassemblant nos observations, nous décidons du moment le plus opportun pour traiter. »

Chaque mois, les adhérents partagent observations et expériences, « ce sont nos réunions bout de parcelle ». L'engagement, c'est produire en respectant la terre, garantir la viabilité et la transmission des entreprises de chacun. « L'herbe rase entre les rangs de vigne donne encore aujourd'hui une image d'abandon, précise Olivier Beaumard. C'est à notre génération de relever ce nouveau défi, pour que rime, dans la nature, progrès et respect.

« Les vignerons de Vallet restent opposés aux projets de la liaison structurante routière Clisson-Ancenis pour le respect de leurs terroirs, leurs outils de travail et la survie de leurs exploitations. » L'inscription était sur le support d'un chevalet, dimanche matin à l'entrée des festivités du Nouvel an du muscadet. Elle était accompagnée d'un petit logo panneau d'autoroute barré d'une croix en noir et étiqueté : « Clos bitume sur lie 2009, réserve du conseil général. » D'après les commentaires recueillis auprès des visiteurs, cette action est légitime : « C'est la solidarité qui s'exprime entre professionnels. »

Malgré tout, une vingtaine de vignerons, au lieu de la petite quinzaine annoncée, ont participé à ce Nouvel an du muscadet. Une belle fréquentation a été enregistrée autour des différents stands. Les visiteurs du marché en ont profité. « L'objectif de cette manifestation est de faire connaître également notre production aux nouveaux habitants, nombreux sur le pays Valletais», explique Emmanuel Luneau, président du syndicat viticole. La dégustation gratuite du dernier-né des millésimes de muscadet était accompagnée d'huîtres et de châtaignes préparées respectivement par l'association Vall'Mouz et le comité des fêtes. Il est trop tôt pour parler du contenu d'une manifestation similaire l'an prochain.

La municipalité, par l'intermédiaire de sa commission vie de la cité animée par Jacqueline Gautier, est partenaire de ce Nouvel an du muscadet. Elle est prête à « reconduire son partenariat et même à le dévelop per dans cette action destinée à la promotion des produits locaux ».

            Par ailleurs le syndicat viticole a annoncé la date du concours communal des vins. Il aura lieu les 12, 13 et 14 février. La structure professionnelle participera aussi à l'organisation des concours des vins d'Expo-Vall, du 9 au 12 mars.

 
             En complément de cet article, voici quelques images réalisées par Alain Esseau
 

                                                                              

 
 

  L’annonce à l'été 2007 de l'implantation de l'usine Castel à La Chapelle-Heulin avait agité la campagne électorale. Plus que l'activité, c'est le transit des poids lourds qui avaient inquiété des riverains, soutenus par plusieurs listes. Beaucoup avaient demandé la création d'un demi-échangeur sur la 2X2 voies Nantes-Cholet. Le président du Scot (schéma de cohérence territoriale), Jean-Claude Daubisse, et le député UMP, Serge Poignant, y sont également favorables. Ils l'ont rappelé récemment.

                    Les maires locaux sont plus réservés. "Le trafic est nettement moindre que celui annoncé par ceux qui secouaient le chiffon rouge, exprimait Pierre-André Perrouin, maire du Pallet. On attend les chiffres du comptage en cours mais je pense d'ores et déjà qu'il faut savoir rester sage. On peut faire sans. Car qui dit accès, dit hausse de tous les trafics (voitures...). Cependant, je ne cache pas qu'on devra améliorer la signalisation et les informations aux GPS".

                   Sophie Errante, maire de La Chapelle-Heulin, invite "à s'asseoir autour de la table". "Comme pour le projet que j'ai récupéré aux lendemains des élections. En tant que chef d'entreprise, j'ai avant tout demandé à comprendre ce qu'il en était. Je n'y étais certainement pas opposée comme le pensait le groupe lui-même. Quand on est convaincu, c'est plus facile de convaincre les autres. Résultat, c'est un atout énorme pour le territoire. Il faut en faire de même avec l'Etat qui est absent de cette inauguration, la communauté de communes, les maires concernés, le Scot et Castel et voir quel est l'intérêt et quelle serait la dépense. Il est certain que le trafic est moins important qu'annoncé. Toutefois, il n'est pas normal que des poids lourds s'égarent dans des petits villages (Montifault, Cognardière) ou à l'entrée du bourg de La Chapelle- Heulin.

                  D'un côté, qu'on arrête de nous dire que c'est trop compliqué d'implanter un demi-échangeur, et d'un autre qu'on analyse son utilité". Un maire qui n'a pas abandonné les projets d'aménagements à la Bernardière. "Mais là, ce ne sont pas les poids lourds et les 215 salariés de Castel qui en sont responsables", concluait-elle.