Ils comptent redonner de la voix lors de la concertation relancée par le conseil général. Réunis dans deux associations, ils s'opposent toujours à "cette ébauche de deuxieme periphérique nantais"
Entretien
Pouvez-vous restituer les organisations que vous présidez ? Sont-elles politisées ?
Lucien Blanchet : Je préside l’Association de sauvegarde des intérêts Mouzillonnais, créée en 1996. Nous comptons 200 sympathisants. Je suis adhérent à l’UMP, mais je ne m’exprime pas ici à ce titre. Plutôt comme un Mouzillonnais soucieux du bien commun. L’association est totalement apolitique.
Alain Esseau : Je préside l’Association de défense de la Vallée Est, basée à Vailet. Nous revendiquons plus de 1 000 adhérents de plusieurs communes : Clisson, Vailet, Mouzillon etc. Je ne suis pas encarté. Nos adhérents sont de toutes tendances.
Pourquoi redonnez-vous de la voix concernant le projet de route Clisson-Ancenis ?
Nous avons été conviés à une réunion récemment sur ce sujet avec le conseil général (1). Hélas, une nouvelle fois, c'était pour nous informer de décisions déjà prises et pas pour nous écouter. Nous regrettons l’absence de concertation.
Votre position a-t-elle évolué ?
Nous restons opposés au projet. Sans le dire, le conseil général réalise avec ce nouvel axe l’ébauche d’un second périphérique nantais, passant par Clisson, Ancenis, et à l’avenir Notre-Dame-des-Landes. C’est en quelque sorte la Francilienne de la région nantaise. On ne peut pas dire que ce soit une bonne chose pour le Vignoble : cette route deviendra un axe majeur de contournement de Nantes, pour les automobilistes en provenance ou en direction de Vendée, du Maine-et-Loire...
Mais le projet est passé de quatre voies à deux voies.
Oui. À ceci près qu’il comporte déjà 30 % de créneaux de dépassement. Alors qu’est-ce qui empêchera à l’avenir le conseil général de faire passer cette route à quatre voies ? Sachant que rien n’est prévu pour limiter les nuisances pour les riverains.
Alain Esseau, en tant que viticulteur, que pensez-vous de ce projet ?
Tel quel, je reste opposé. Même si le Vignoble est en crise grave, je suis contre un projet dont l’emprise impacte une zone AOC, c’est-à-dire des terres aux caractères géologiques permettant de produire un vin de qualité.
Mais le conseil général s’est engagé à aller dans les exploitations pour affiner le tracé ?
D’abord, il le fait à la demande du Sdaoc (Syndicat des appellations). La profession sollicite cette concertation depuis quatre ans ! Mais je reste sceptique : la route traverse des propriétés et rien n’est prévu pour revoir les dessertes des terrains. Si un terrain est coupé en deux, il serait question de tunnels pour faire passer les engins agricoles... C’est impossible.
Mais le problème de circulation demeure avec 10 000 véhicules par jour à Mouzillon ?
Oui. C’est pourquoi nous proposons de revoir la route actuelle, en réalisant des déviations locales à Vallet, Mouzillon et ia Boissière-du-Doré. Cette solution n’impacte pas les vignes. Et elle permet de desservir Vignoble : cette route deviendra un axe majeur de contournement de Nantes, pour les automobilistes en provenance ou en direction de Vendée, du Maine-et-Loire...
Mais le projet est passé de quatre voies à deux voies.
Oui. À ceci près qu’il comporte déjà 30 % de créneaux de dépassement. Alors qu’est-ce qui empêchera à l’avenir le conseil général de faire passer cette route à quatre voies ? Sachant que rien n’est prévu pour limiter les nuisances pour les riverains.
Alain Esseau, en tant que viticulteur, que pensez-vous de ce projet ?
Tel quel, je reste opposé. Même si le Vignoble est en crise grave, je suis contre un projet dont l’emprise impacte une zone AOC, c’est-à-dire des terres aux caractères géologiques permettant de produire un vin de qualité.
Mais le conseil général s’est engagé à aller dans les exploitations pour affiner le tracé ?
D’abord, il le fait à la demande du Sdaoc (Syndicat des appellations). La profession sollicite cette concertation depuis quatre ans ! Mais je reste sceptique : la route traverse des propriétés et rien n’est prévu pour revoir les dessertes des terrains. Si un terrain est coupé en deux, il serait question de tunnels pour faire passer les engins agricoles... C’est impossible.
Mais le problème de circulation demeure avec 10 000 véhicules par jour à Mouzillon ?
Oui. C’est pourquoi nous proposons de revoir la route actuelle, en réalisant des déviations locales à Vailet, Mouzillon et la Boissière-du-Doré. Cette solution n’impacte pas les vignes. Et elle permet de desservir les pôles économiques, ce qui correspond à l’objectif affiché par le conseil général. Nous lui demandons d’étudier sérieusement notre projet. Et nous comptons bien nous exprimer lors de la concertation qui va avoir lieu en 2013.
Recueilli par Jacques SAYAGH.
(1) Lire la position du Conseil général dans Ouest-France du mardi 27 novembre.