Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 10:42

Pierre Castel s'explique sur l'implantation à l'Hyvernière et les objectifs du groupe.


1 L'implantation

 

Pour Pierre Castel, patron du groupe éponyme numéro 1 des vins en France, l'implantation de Castel à La Chapelle-Heulin en 2008 résulte à la fois d'une « volonté » et d'une « opportunité ». La volonté : « Réaliser un quatrième grand centre vitivinicole régional après ceux de Bordeaux, du Pays d'Oc et du Rhône ». L'opportunité : « Castel était déjà présent dans le Val de Loire à travers l'unité de Brissac mais n'avait pas les marchés suffisants pour monter un grand établissement. Les rachats de Sautejeau-Beauquin à l'Hyvernière et de Friedrich à Rezé nous ont permis de rassembler les trois maisons sous un même toit et de créer des synergies. Sans cette croissance externe, nous n'en serions pas là. »


2 Le muscadet


« Un bon vin » au goût de Pierre Castel. « Mais des bons vins, il en existe beaucoup. » Son usine heulinoise est capable de traiter 1,5 million d'hectolitres par an, soit l'équivalent de 200 millions de bouteilles. « Elle tourne actuellement sur une base d'1,3 million d'hectolitres par an. » « Partenaire de 150 viticulteurs » en pays nantais, Castel a commercialisé 150 000 hl de muscadet et gros-plant en 2007. Trois fois moins en 2008.


De faibles volumes dus à deux récoltes difficiles. « Castel est arrivé la mauvaise année », concède Joël Forgeau, président du syndicat de défense du muscadet. « Quand un vin n'est plus sur un marché, le consommateur le remplace, analyse Pierre Castel. Nous allons tout faire pour relancer la commercialisation du muscadet mais cela ne sera pas facile car de façon générale on ne peut pas espérer une hausse de la consommation des vins. »


3 La commercialisation


Propriétaire de 170 ha de vignes à travers les châteaux de l'Hyvernière et de la Botinière, Pierre Castel porte un regard cru sur un Vignoble nantais « pas en très bon état » et « désargenté ». Devant ses clients, il invite les viticulteurs à « se discipliner » : « On accuse souvent la grande distribution et ses soi-disant marges de manœuvre extraordinaires, mais on fait fausse route. Les coopératives et les propriétaires sont parfois les premiers à enfoncer le marché en lâchant sur les prix. Si un commence, c'est toute la filière qui est obligée de s'aligner. Nous sommes prêts à acheter le muscadet à un prix correct mais il faut que chacun joue le jeu. »


4 Quelle politique ?


D'aucuns penseront que dans son analyse, le négociant oublie peut-être aussi ses propres marges. Toujours est-il que la réflexion sur la discipline des vignerons froisse certaines oreilles du cru. Joël Forgeau tente de ne pas en prendre ombrage. « On sait que Castel n'est pas venu pour nos beaux yeux mais on sait aussi qu'il n'a pas intérêt à casser le joujou (sic). On manque de recul pour juger de sa politique mais le vignoble attend un vrai partenariat gagnant-gagnant. »


Pierre Castel ne dit pas autre chose : « L'intérêt du groupe c'est que les viticulteurs vivent. » Pour rappel, l'entreprise à débourser près de 35 millions d'euros pour s'implanter en pays nantais.


5 Conclusions


Quelque part sous les 48 000 m2 couverts du centre d'embouteillage et de vinification, Joël Forgeau répète : « Avoir le vendangeur le plus moderne d'Europe en muscadet, c'est une fierté. Son arrivée a certainement évité un dépôt de bilan (Ndlr : celui de Sautejeau-Beauquin). » Elle a aussi permis l'emploi de 220 personnes.


R.C.

Partager cet article
Repost0

commentaires